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Actions de recherche


Arnica Montana initie et participe à des actions de recherches dans le domaine :

– des lichens

– de la recolonisation végétale et animale suite à  l’incendie du Bois de France à l’Argentière

– de la bioindication de la qualité de l’air

De plus nous rentrons dans une base de données les 17000 étiquettes d’un herbier ancien, l’herbier de Lannes, propriété de la ville de Briançon : voir onglet Herbier de Lannes, dans la rubrique « activités ». Les données seront ensuite analysées.

1. Recherche sur les lichens

Un premier inventaire des différentes espèces de lichens de la thuriféraie de Saint-Crépin vient d’être réalisé : flores corticole, terricole et saxicole. La majorité des espèces observées se rencontrent fréquemment en région méditerranéenne. Les espèces terricoles et saxicoles sont franchement calcicoles. Si la plupart des espèces corticoles observées sur Genévrier sont des espèces basophiles, photophiles et nitrotolérantes, on remarque la présence de quelques autres espèces plus acidophiles. L’installation de cette flore s’explique par la variabilité du pH d’écorces observée en fonction de l’âge des arbres. Une comparaison avec une station de Genévrier thurifère du Moyen-Atlas a permis de souligner des similitudes entre les flores lichéniques.

Un poster a été présenté au Le IVème Colloque international sur le Genévrier thurifère et espèces affines à Mont-Dauphin en octobre 2011. Télécharger le poster.

2. Recolonisation végétale et animale suite à  l’incendie du Bois de France

En juillet 2003 a eu lieu, près de l’Argentière la Bessée (Hautes Alpes), un des plus grands incendie de ce département. Un an après,  ARNICA MONTANA décide d’étudier pendant plusieurs années, la recolonisation végétale et animale suite à l’incendie de cette forêt de pins.

L’étude des relevés de végétation de la zone incendiée comparées aux relevés de secteurs non brûlés a montré un développement important après l’incendie de plantes de la famille des Fabacées. Les plantes de cette famille ont la particularité d’enrichir le sol en azote qui servira d’engrais pour les plantes qui pousseront après elles.

L’augmentation du nombre d’espèces végétales, et l’ouverture du milieu ont entraîné une augmentation importante de la biodiversité en insectes, notamment en papillons avec des espèces rares et protégées comme l’Alexanor.

Si la vie végétale et animale reprend ses droits après l’incendie avec une biodiversité parfois supérieure à celle d’avant l’incendie, il faudra au moins 30 à 50 ans, peut-être plus avant que la forêt ne se réinstalle. Si le feu peut-être parfois un élément naturel de perturbation des écosystèmes, voire parfois de maintien de la biodiversité, la répétition des incendies entraîne des modifications empêchant le retour vers les groupements d’origine. Quelques secondes suffisent pour provoquer un incendie entraînant des dégradations qui mettront plusieurs dizaines d’années à cicatriser. Soyez donc vigilants en forêt.

Pour en savoir plus, télécharger l’article de Claude Rémy : l’incendie du Bois de France, des cendres à la reconquête de la vie

3. Augmentation de l’impact de la pollution par l’ozone sur la végétation du Briançonnais

Depuis 2003 ARNICA MONTANA, avec la collaboration du Laboratoire Pollutions Atmosphériques de l’I.N.R.A. de Nancy suit l’impact de l’ozone sur la végétation naturelle des Hautes Alpes. La pollution par l’ozone de la basse atmosphère peut provoquer des nécroses sur la végétation naturelle lorsque le seuil de sensibilité des plantes est atteint. Ces nécroses se manifestent par des colorations rouges de la face supérieure des feuilles âgées (pas de coloration sur la face inférieure) entre les nervures (les nervures ne sont pas touchées).

Plusieurs sites de référence font l’objet d’un suivi régulier chaque été. EN 2010 , les premiers signes ont été notés le 16 juillet sur le Cornouiller sanguin et le Framboisier sur les communes de Saint Martin de Queyrières et Villard Saint Pancrace. Ces premières nécroses sont encore assez discrètes, mais pourraient se développer avec les conditions météorologiques favorables à la formation de l’ozone (beau temps chaud) et la circulation routière intense dans le département.

Les prospections menées début août 2010 ont montré une accentuation des nécroses attribuables à l’ozone constatées en juillet et apparition sur la Viorne lantane.

Les prospections effectuées sur les sites de référence entre le 18 et le 23 août ont montré une augmentation des dégâts de la pollution par l’ozone sur la végétation naturelle en particulier sur les Framboisier, Ronces, Cornouiller sanguin, Viorne lantane et Prunier de Briançon sur les communes de Briançon, Saint Martin de Queyrières. Des colorations attribuables à la pollution par l »ozone sont apparues sur le cerisier sauvage.

Mis à part le secteur du col du Lautaret, ces nécroses attribuables à l’ozone dépassent (sur les mêmes sites) celles observées en 2009 et s’approchent même de celles notées lors de la canicule de 2003.

Hypothèse explicative : le beau temps ensoleillé et chaud de cet été 2010 conjugué à un trafic routier non négligeable a été favorable à la formation d’ozone. L’absence de sécheresse en particulier au niveau du sol a permis aux stomates des plantes de rester souvent ouverts facilitant l’entrée de l’ozone dans les feuilles.

Voici quelques photos de colorations dues à l’ozone observées entre le 18 et le 23 août 2010

Globalement, durant l’été 2011, les colorations attribuables à la pollution par l’ozone ont été moins importantes qu’en 2010 au niveau de la végétation naturelle sur la majorité des sites visités du Briançonnais (mis à part au Bois de France sur la commune de l’Argentière la Bessée). Les conditions météorologiques particulières de cet été (temps souvent couvert, températures basses pour la saison) ont vraisemblablement été défavorables à la formation d’ozone.

Vous pouvez nous communiquer  les signes d’ozone que vous observez sur la végétation, à l’aide du dépliant édité par notre association (à télécharger).

4. Qualité de l’air

ARNICA MONTANA a établi des cartes de qualité de l’air de plusieurs agglomérations des Hautes Alpes comme Briançon, Embrun, Gap, Laragne à l’aide de lichens (les lichens sont très sensibles à la pollution atmosphérique). Nous vous présentons ici la carte de qualité de l’air de Briançon réalisé en 2002. Une synthèse de cette étude peut être téléchargée ici